UNION SOA MITAMBATRA

UNION SOA MITAMBATRA: LE SYSTEME DE GOUVERNANCE ET DE GESTION COMMUNAUTAIRES DE SOA MITAMBATRA RESTAURE NATURELLEMENT LES
SERVICES ECOLOGIQUES ET ECONOMIQUES DES LACS ET DE LA FORET.

La vie des 10 communautés locales, appelées Fokonolona, composées de 1 080 ménages de 6 589 personnes des terroirs de la Commune rurale de Manambina dans la Région Menabe (partie Ouest de Madagascar) dépend exclusivement d’un écosystème naturel formé de 5 lacs de 165 ha et d’une forêt de Badika (Hyphaene Shatan), espèces autochtones de palmier de 14 910 ha. Les troncs, tiges et feuilles de cette espèce servent pour la construction et les feuilles pour la vannerie. Les lacs sont peuplés de tilapia, carpe, poisson-chat marin, anguilles et autres.

UNION SOA MITAMBATRALes problèmes rencontrés et les réponses des Fokonolona

Ce précieux écosystème a été exploité abusivement notamment par une société de tabac qui exploite annuellement 500 m3 de bois ronds de Badika et des tonnes de paille pour leurs pépinières.

Les communautés de Marolefo et de Manambina ont alors pris l’initiative de demander un transfert de gestion du Ministère de l’environnement et Forêts et de la pêche vers les communautés pour gérer durablement cet écosystème en 2003. En 2008, convaincus par une reconnaissance nationale de la réussite de la gestion de ce groupe, les Fokonolona issus des 8 autres terroirs ont décidé de se joindre à eux en mettant en place l’Union Soa Mitambatra

Les faits

Créée en : 2008
Bénéficiaires: 6 589 individus
Forêt de Badika gérée: 14 910 ha
Ménages: 1 080
Biodiversités: Badika (Hyphaene Shatan), Tilapia (Oreochromis niloticus), Carpe (Cyprinus carpio), poisson-chat marin (Ariidae), anguilles (Anguilla mauritiana)…
Lacs : 165 ha
Produits du terroir : poissons, produits de tissage, produits de la vannerie, les toits en chaumes…

Les défis relevés : Une gestion communautaire efficace de la forêt de Badika et des lacs

Soa Mitambatra applique des contrats sociaux communautaires appelés « dina » et des règles de gestion et de gouvernance concertées entre les services techniques, la Commune, les communautés et les utilisateurs dont la société de tabac. Ce système développe les conditions favorables à la régénération et la prolifération de la forêt de Badika.

La mise en application des règles de gestion a laissé le terroir intact au feu de brousse depuis les dix années de gestion par la communauté. Ceci a permis la régénération et l’enrichissement naturels de la forêt de 14 910ha de Badika.

En outre, les communautés entretiennent annuellement 9 drains naturels des 5 lacs, conservent une zone de fraie de 6ha, respectent les normes de mailles de filet, une période de ponte de 2 mois pour favoriser le rempoissonnement naturel, sans introduction externe d’alevins, à travers les rivières de Sakena et de Loazy qui alimentent les lacs. Des travaux de solidarité communautaire annuels évacuent les plantes envahissantes.

Union Soa Mitambatra - Entretien lacs
Entretien d'un des lacs par un de ses utilisateurs
union soamitabatra
Une femme fabriquant une natte à partir des feuilles de badika

Bien-être communautaire et moyens  d’existences durables

Grâce à une production annuelle soutenue de 150 tonnes de poissons et au maintien du peuplement de Badika avec zéro feu de brousse, l’écosystème pourvoit des revenus soutenus au Fokonolona. Chaque foyer gagne au moins 400000 Ariary (US$ 200 équivalent de 4 fois le salaire minimum à Madagascar) mensuellement dont le tiers issu du tissage des femmes et le reste de la vente des poissons. Avec ces revenus, 4 ménages gèrent des décortiqueries au service de la communauté et 100% des ménages possèdent actuellement au moins une pirogue pour la pêche si avant moins de 40% en avaient.

Les collecteurs paient 1000 Ar par chargement à Soa Mitambatra soit 200 000 Ar annuellement et 70 Ariary/kg de poissons sortis du territoire à la commune

Ces ressources naturelles conservées fournissent les matériaux de construction des maisons : mur, planche, toiture, ossature. De plus, le cœur de Badika et les poissons sont des sources d’alimentation continue pour la population. Avant 2003, seulement 30% des enfants étaient scolarisés, actuellement 90% des enfants du terroir vont à l’école primaire publique de la Commune.

union soamitabatra - futures générations

Les membres de la communauté se battent pour assurer le bien-être des futures générations